Un gigantesque complexe de 645 000 m² est en train de prendre place au Tibet afin de faciliter les échanges de données entre la Chine et ses pays voisins d’Asie du Sud.
Perché à plus de 3600 d’altitude dans la capitale du Tibet Lhassa, ce centre de données et services cloud est un projet conduit par la société Ningsuan Technologies.
Le projet vient d’entrer dans sa phase pilote, après avoir atteint sa première phase de construction ce week-end.
Incorporé comme une région autonome de la Chine en 1950, le plateau du Tibet se présente comme un pont stratégique entre la Chine et l’Asie du Sud, qui s’intègre logiquement dans cet ambitieux projet d’infrastructure de Beijing.
La société Ningsuan, dont le siège social est situé au Tibet, et qui dispose déjà de datacenters à Beijing et de centres de recherche à Nanjing (Chine), parie avec ce projet sur une future amplification des échanges et investissements entre la Chine et l’Inde, le Népal et le Bangladesh, qui se présentent aujourd’hui comme des pays à fort potentiel économique.
La mise en place d’une infrastructure robuste en ce point central qu’est le Tibet prend ainsi tout son sens. De même, le climat tempéré de la région et sa moyenne de température relativement froide font de ce lieu un endroit idéal pour faciliter le refroidissement des baies de serveurs, contrairement à des provinces plus chaudes d’Asie du Sud où cette problématique implique des coûts de maintien en condition opérationnelle beaucoup plus élevés.
Débuté en 2017, la construction du datacenter de Lhassa devrait prendre fin aux alentours de 2025 voire 2026. Ce projet représente un investissement de près de 12 milliards de yuans, soit 1,5 milliards d’euros. Une fois opérationnel, le complexe devrait générer près de 10 milliards de yuans de chiffre d’affaires par an (1,25 milliards €).
Le géant du e-commerce chinois Alibaba est aussi de la partie et a signé en 2018 un accord avec Ningsuan pour faciliter la mise à disposition de services cloud à disposition des industries de la région tibétaine.