Les États-Unis sous haute tension, la réponse des acteurs de la tech face à la situation

Manifestants au Capitole de l'État du Colorado

Manifestation devant le Capitole de l’État du Colorado (Denver). Photo : Getty Images

Après la mort de George Floyd lors d’une intervention de police à Minneapolis (Minnesota) lundi 25 mai, de nombreuses manifestations se sont soulevées dans les plus grandes villes des États-Unis au cours de la semaine dernière, et les tensions et affrontements ont fortement escaladé ce week-end. Un grand nombre d’acteurs de la tech, dont Google, Twitter, Netflix, Cisco et Uber, se sont engagés face à la situation de ces derniers jours et soutiennent majoritairement le soulèvement de la population américaine.

Pourquoi c’est important : Les grands acteurs de la tech disposent d’une visibilité considérable par le biais de leurs services ou produits, et leurs dirigeants sont pour la plupart des personnages publics importants. Ils ont désormais leur place dans l’Histoire et ne peuvent rester inactifs face au soulèvement qui s’amplifie actuellement dans le pays qui a vu leurs sociétés prendre leur essor. Bien que ces entreprises ne soient pas habituées à ce genre de communication sensible sur des sujets sociaux, force est de constater que la majeure partie d’entre elles s’impliquent face à cette situation.

Tim Cooks, qui s’est déjà dans le passé impliqué dans des questions sociales, a indiqué qu’Apple puisait sa force dans sa diversité. La firme de Cupertino fera par la même occasion un don à des organisations à but non lucratif luttant contre les disparités sociales tel que l’association Equal Justice Initiative. Apple s’est aussi engagé à verser le double des dons faits par ses employés à ce genre d’organisations.

Twitter, qui est quant à lui l’acteur ayant pris le positionnement le plus fort face à cette situation en censurant des tweets de Donald Trump pour propagation de fausses informations ou apologie de la violence dans le cadre des émeutes dans le pays, a changé son logo par une version noire et placé le hashtag #BlackLivesMatter dans la biographie de son compte officiel.

Google a dédié une partie des pages d’accueil de Google et YouTube à la mise en avant du sujet de la justice raciale.

Sincérité remise en cause : Amazon a communiqué par le biais de ses réseaux sociaux, et a très vite reçu de nombreuses critiques mettant en doute sa bonne volonté. Les commentaires mettent en avant les conditions de travail déplorables de ses employés, mais aussi la technologie de reconnaissance faciale de sa filiale Amazon Web Services, mise à disposition des forces de l’ordre américaines et renforçant la catégorisation des individus.

Plusieurs sociétés n’ont pas hésité à annuler certains de leurs événements afin de laisser toute sa place au mouvement :

  • Sony a reporté son événement PS5 très attendu et initialement prévu ce jeudi 4 juin, afin que « des voix plus importantes soient entendues ».
  • Google a aussi décidé de reporter sa présentation de la version Android 11 Beta pour les développeurs, précisant que « le temps n’est pas à la célébration ».
  • Electronic Arts a reporté la conférence de présentation de son nouveau jeu de football américain Madden NFL 21.
  • Cisco a reporté sa Customer Conference annuelle et fait un don de 5 millions de dollars à destination d’organisations pour la justice sociale.
  • Airbnb a reporté une communication de son CEO sur la vision de la plateforme vis-à-vis des voyages

Le grand absent du moment, c’est Facebook, qui est resté à l’écart de la situation la semaine dernière, Zuckerberg indiquant notamment que son réseau social n’avait pas à se présenter comme un « arbitre de la vérité » face aux publications de Donald Trump.

Des représentants des droits civiques américains se sont entretenus lundi soir avec Mark Zuckerberg, alors que dans la journée plusieurs dizaines d’employés Facebook avaient ouvertement critiqué le positionnement de leur employeur, en interne et sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué publié peu après cet entretien, les représentants se sont avoués extrêmement déçus par les explications incompréhensibles de Zuckerberg en faveur du maintien en ligne sur sa plateforme des contenus de Donald Trump. Dans la foulée, Facebook s’est néanmoins engagé à verser 10 millions de dollars à des organisation en faveur de la justice raciale.

Le mot de la fin : Les preuves de bonne volonté par les mots sont relativement simples, et les donations faites par ces grandes sociétés rendent leurs soutiens « quantifiables ». Néanmoins, le réel impact que les acteurs de la tech peuvent avoir dans cette situation est le fait de s’assurer que leurs plateformes rassemblent les gens entre eux plutôt que de les diviser.


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